Lorsqu’elle publie Marie-Salope,
en 1976, Gisèle Bienne le fait avec l’allégresse d’une jeune femme qui
a toujours voulu écrire, l’innocence de celle à qui le livre semble
s’être imposé « comme s’il était écrit en moi », se
souvient-elle, et l’inconscience la plus grande quant aux conséquences
potentielles de cette histoire fictive, mais nourrie de ses propres
souvenirs, d’une adolescente de 15 ans, dans la campagne champenoise,
qui vit des relations très conflictuelles avec sa famille, au point de
ne ressentir, dans cette fratrie de sept enfants, qu’une solitude
irréductible. Fière de ce qu’elle considère comme « un bel événement », elle écrit même une lettre à sa mère, lui annonçant que le livre s’intitulera « Marie-Salope, en souvenir de ce petit surnom taquin qu’elle [lui] donnait ». Le succès critique et public est au rendez-vous. Marie-Salope,
publié aux Editions des femmes, est lu comme un hymne à la liberté,
comme l’affirmation du désir d’autonomie des femmes, et comme la mise en
accusation de structures sociales et familiales répressives.
Mais, dans les Ardennes, le livre passe mal. Les parents de Gisèle Bienne reçoivent des lettres anonymes contenant des pages du roman. Un journal associatif, auquel le père de l’auteure est abonné, accable les parents en les assimilant aux personnages. La famille envisage de faire appel à un avocat pour interdire le livre.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/07/01/gisele-bienne-panse-ses-blessures-familiales_4666335_3260.html#Z4gTzFUAMLYJh7Xv.99)
Mais, dans les Ardennes, le livre passe mal. Les parents de Gisèle Bienne reçoivent des lettres anonymes contenant des pages du roman. Un journal associatif, auquel le père de l’auteure est abonné, accable les parents en les assimilant aux personnages. La famille envisage de faire appel à un avocat pour interdire le livre.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/07/01/gisele-bienne-panse-ses-blessures-familiales_4666335_3260.html#Z4gTzFUAMLYJh7Xv.99)